mercredi 8 février 2006

Ma vie avec Bonnard

Si j'avais été un peintre, j'aurais été Bonnard, Matisse ou Kandinski.
J'ai filé au MAM dès que possible. Le Musée D'Art Moderne de la Ville de Paris venait de rouvrir avec une expo consacrée à Bonnard justement...
Arrivé à 14h36. Y avait déjà la queue mais j'ai vu pire et je suis entré à 15h.
Un trompineux nous a fait patienter.
Discrimination sexuelle : les dames ont le droit de garder leur sac à mains mais les hommes n'ont pas le droit à leur petit sac à dos... Ouf ! J'ai gardé mon APN mais je ne l'ai pas utilisé, trop absorbé par les oeuvres du peintre...
Car Bonnard pour moi, c'est comment dire, c'est comme Mozart pour Eric Emmanuel Schmitt.
Dans la première salle, j'ai retrouvé sans déception, les toiles du Musée d'Orsay cent fois vus comme l'Homme et le Femme... Je les revois toujours avec plaisir comme de vieux amis.

Le Nu aux bas noirs m'en a rappelé d'autres mais je suis resté scotché devant celui-là.

Et puis en passant dans la salle suivante, le Miracle ! Personne ne comprendra jamais ça. Il y a une quinzaine d'années, j'avais acheté un petit bouquin à deux balles sur les quais avec des repros de Bonnard et j'étais littéralement tombé amoureux de la Sieste. Mais l'amour était impossible, le tableau se trouvait à Melbourne où je savais que je n'irais jamais. Et puis voilà, la toile était là, devant moi, elle avait traversé la planète pour que je puisse la contempler. C'était comme une chose impossible qui venait de se réaliser. J'en ai retenu des larmes de joie...

Tout comme je n'avais jamais imaginé que je puisse devenir chroniqueur d'art ! J'ai donc continué ma visite avec sérieux, notant tous les tableaux.
Dans le grand hall circulaire, de gigantesques toiles assez moches du Musée Pouchkine, le Printemps et l'Automne.
Impossible de parler de tout. J'ai opté de parler d'une toile par salle, c'est déjà beaucoup trop mais quand on aime...
Je ne connaissais pas le Nu au Gant bleu. Ben voilà, c'est fait !
Une série de "salle à manger" pleine d'odeurs et de couleurs notamment le jaunissime Paysage du midi et deux enfants (Toronto). Lu plus tard dans une revue que Bonnard avait rétorqué à quelqu'un qu'il n'y avait "jamais assez de jaune". C'est dit.
Dans la salle du fond, des Nus toujours et encore, Nu au tub, Nu accroupi, l'étrange Cheminée, etc. mais j'ai retenu la jolie Blouse Verte du MET (la partie droite surtout).

Dans le petit couloir, tout le monde lisait la citation phare de l'expo :
Il ne s'agit pas de peindre la vie, il s'agit de rendre vivante la peinture.
Une salle de photogaphies et de dessins. Marthe, Marthe et encore Marthe. Bonnard était un capseur avant l'heure. Avant l'avénement des captures d'écrans des belles de la télé, Bonnard photographiait et dessinait inlassablement sa femme.
On regrettera les minuscules tirages !?

Il faisait des croquis sur des agendas !

On arrivait ensuite aux "Intérieurs et natures mortes". La Tarte aux cerises, le Café du petit Poucet puis une série de nappes à carreaux rouges avec un petit chien noir omniprésent ! J'ai retenu une Coupe de Fruits (Philadelphie) très appétissante.
Un couloir de huit auto-portraits. Moins emballant. Des réalistes et d'autres plus étranges comme le Nu devant la glace du MAM.
Une autre série de salle à manger et des "Nus dans la salle de bains". De la couleur, encore plus de couleurs bien que certains Nus bleus étaient bien blancs !
Puis des Baignoires. Une dame parlait à une autre de "petites fesses sympas". Certes ! Après tout, cela résume bien l'érotisme discret de Bonnard.
Le Nu dans la salle de bains au petit chien (Pittsburgh) faisait le pendant au tableau du MAM.

L'expo se terminait par des paysages. De la Normandie au Cannet. J'ai gardé en mémoire le bel Escalier dans le jardin (Washington).
Impossible de quitter le lieu et je ne pouvais pas emporter toutes les toiles avec moi. Fait plusieurs tours dans les salles et puis, il a bien fallu partir. je suis allé dire adieu à la Sieste ! Merci Bonnard !

dimanche 5 février 2006

Trois expos-photos pour le prix...de trois

Trois expos-photos pour le prix...de trois. C'est pas donné mais faut faire avec.
J'avais prévu mon parcours métropolitain sans correspondance !

Invalides-Gaité.
Commencé par la FHB et les portraits de Cartier-Bresson : "Le silence intérieur d'une victime consentante" que ça s'appelait. Car il va jusqu'à comparer le portrait photographique à un doux viol.
Il y avait certes de très beaux portraits notamment Mélanie Cartier-Bresson, Le Clézio et sa femme, Piaf etc.)...

...sauf que je me suis souvenu d'une citation de Ben :
En regardant les photos des célébrités faites par les photographes, j’ai pris l’habitude de me demander : si sur cette photo ne figurait pas une célébrité mais un type ordinaire, aurait-elle autant d’intérêt ? Si à cette question la réponse est oui, je suis pour, si la réponse est non, je suis contre.

Quelques scies comme Sartre, Camus ou Capote cent fois vus mais aussi De Beauvoir, Monroe, Calder etc.
Étonné que les clichés rendent mieux sur les revues qu'exposés !?

Une jeune femme prenait des photos sans vergogne.

Montparnasse-Concorde.
Le Jeu de Paume. Deux photographes très différents.
D'abord "Ed Ruscha photographe" au rez-de chaussée. Autant le dire, j'ai pas trop apprécié.
Tout ce que je fais aujourd'hui, aussi loufoque que ça puisse être, est complétement prémédité, dit-il.
Loufoque toi-même.
Mais il y a un truc qui m'a quand même épaté, c'est le gigantesque panoramique "Every building on the Sunset Strip". Bon, il faudrait peut-être lui dire qu'il n'a plus besoin de coller ses photos, il y a des logiciels qui font ça à merveille...

A l'étage, par contre, les étranges oeuvres pictoralo-photographiques de Craigie Horsfield de 2m sur 2m...

...voire plus comme la foule impressionnante de La Paloma en 3 ou 4 m de coté...

...valaient le coup d'oeil !!

Concorde-Saint-Paul.
Je voulais finir par Depardon à la MEP. Mauvaise pioche, il y avait un monde fou. Une queue jusqu'à la rue puis devant la salle elle-même !!
Tout ça pour voir Ségoléne et Sarko... PPP : Photographies de Personnalités Politiques... Tu parles...
Des petits commentaires éclairants à chaque prise de vue comme le fait souvent le photographe. Mais j'ai encore pensé à la citation de Ben et des fois, j'ai eu des doutes... Étrangement, le portrait de Barre de dos m'a bien plu car justement, ce pourrait être n'importe qui :

Mais la réalité, c'est qu'il y avait trop de monde :

Ensuite, je suis allé faire des photos moi-même.


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