mercredi 8 juin 2005

Rien

Aujourd'hui, je ne sais pas quoi dire, écoeuré par le culot des menteurs du gouvernement totalitaire de Chichi 1er.
Les ministres sont tout fiers d'annoncer des mesures impopulaires.

Alors je sors une citation de mon cahier de l'an dernier :

FREUD - (...) Les enfants sont spontanément philosophes : ils posent des questions.
ANNA - (...) Et les adultes ?
FREUD - Les adultes sont spontanément idiots : ils répondent.
Le Visiteur (Eric Emmanuel Schmitt)

Plus loin, je tombe sur ces vers d'Ungaretti :

Quand toute lumière est éteinte
Que je ne vois plus que mes pensers

Une Éve me met sur les yeux
La taie des paradis perdus

Je rajoute même cette citation de la Préface de L'évaluation du travail à l'épreuve du réel - Critique des fondements de l'évaluation (Christophe Dejours) où l'on parle de :

...la discordance qui existe entre deux modalités de description du travail, l'une qui émane des gestionnaires et des économistes et qui repose sur une approche objectiviste et macroscopique ; l'autre qui émane des travailleurs eux-mêmes et aussi des chercheurs en sciences humaines du travail, et qui repose sur une approche compréhensive et inter subjective. Autrement dit, il existe un décalage entre l'organisation du travail qui est prescrite et l'organisation du travail réelle...

mardi 7 juin 2005

Une journée

Matin : "Formation" avec Pat de nos collègues pour leur apprendre à utiliser le scanner (il y a 400 pochettes de Cd-rom à faire). Ce qui m'étonne, c'est que je n'ai jamais eu de formation pour utiliser un ordinateur !? Suis-je un imposteur ? Pas de formation Word non plus, ni de DreamWaver, ni de Flash mais alors comment que je sais tout ça ??

Après-midi : je suis allé voir une expo soi-disant burlesque au Jeu de Paume mais ça ne m'a pas fait rire (surtout le type avec la carabine qui lui explosait le cerveau).

Promenade dans les Tuileries.
Un classique avec les Welcome Hands de Louise Bourgeois :

Ma vue préférée de la passerelle Solférino :

Le son du jour :

Vidéo : 3Mo

Soir : réunion Paroles et Regards. Avec Lionelle et Cornelia (les autres HS). Cornelia a supposé que le blog est, je cite, "la cristallisation de l'opinion publique" !!

Charade et devinette

Charade :



Solution : L'amour est douillet !

Devinette : trouver le titre d'un grand auteur français, prix Nobel de littérature ?



Solution : La chute (d'Albert Camus)

lundi 6 juin 2005

La carte pour me trouver dans la Blogosphère

J'aime la façon de naviguer sur le métamoteur Kartoo.

Et pour trouver Traces :

Je trouve ça très beau... et très proche de la réalité blogosphérique !
C'est aérien, vaporeux, bleutée et très précis !!

Musique

Cette nuit, j'ai eu envie de faire un billet Musique. Pas une critique musicale mais plutôt les émotions liées à la Musique avec un grand M.
Le genre bateau du slow sur Hey Jude des Beatles avec la Frédérique de mon adolescence.
Je ne sais pas si ça intéressera grand-monde, ce doit être la lecture du dernier Picouly qui ravive mes souvenirs.
Son père travaillait à Air France comme le mien donc évidemment, je m'y retrouve un peu...

Alors la Musique ? Mes "périodes" comme l'Histoire en plus petit. Le lycée, les Stones, Creedence, Status Quo....
Les Enfants du Rock de 1978 à 1982, on va dire, le Feedback de Bernard Lenoir tous les soirs sur France Inter, Blanc-Francard, Manoeuvre et Antoine De Caunes (Chorus).
L'éclosion mitterrrandienne des radios libres : j'ai accumulé une tonne de cassettes dans mes tiroirs, alors les MP3, ça me fait bien rire !! Et ça ne m'a pas empéché d'acheter des 33 tours, des "disques" comme on disait, mot préhistorique !! La New Wave avec Joy Division, The Cure et les standards de l'époque : Génésis, Supertramp, le Floyd...
J'écoutais de la miousic, allongé sur le lit de ma chambre et ma mère entrebaillait la porte pour me demander : "Daniel, tu dors ?". Et moi d'un air agacé : "Mais non, m'man, j'écoute de la musique..."

Ensuite le choc en 1984 de la Carmen de Peter Brook vu à la télé et l'achat d'une cassette à deux balles (2 francs, si, si à Stock Bazar) de la Symphonie Pastorale de Ludwig van Beethoven. J'avais sûrement besoin de me renouveler (ne me reconnaissant plus dans les commentaires radiophoniques). Et me voilà ébloui par la Symphonie du Nouveau Monde De Dvorak (encore une cassette à deux balles !!), le Requiem de Fauré avec Barbara Hendryckx, les symphonies de Mahler et de Sibelius (les "post-romantiques"). C'est ma période Radio Classique. La version du Concerto de l'Empereur de Beethoven par Benedetti Michelangeli restera mon morceau de prédilection !!

Un jour, ma soeur avait récupéré un vieil harmonium, autre émoi de mon existence ! J'ai plongé là-dedans comme dans un océan sonore, découvrant que de petits points noirs et blancs pouvaient jaillir de la musique comme le révélateur photographique fait apparaitre l'image par miracle. De cette époque, j'ai retenu des choses jamais écoutées comme le chant traditionnel russe Stenka Razine ou un air d'opéra de Debussy. Mais surtout le Jésus, que ma joie demeure ! de Bach, l'hymne de mon existence absolument pas religieux mais émotionnel.

Puis il y a eu le miracle à la petite église de Sainte Geneviève des Bois en 1990. C'était une époque de pauvreté matérielle. Je revenais à pied de la Croix Blanche à la gare de Brétigny. En passant devant l'église, je me suis dit que je pouvais y jeter un oeil mais elle était fermée. C'est alors que le curé est apparu comme par enchantement et m'a ouvert la porte, surpris de ma requête. Non, non, je ne voulais pas prier (Dieu m'en garde), juste visiter l'église ! Il m'a gracieusement donné quelques explications sur les deux petites statues de l'église et il est parti dans la sacrisitie. J'ai alors aperçu à gauche de l'autel deux synthétiseurs comme je rêvais d'en acheter plutôt que d'abrutir les voisins avec l'harmonium. Comme ils étaient éteints, me voilà à imaginer que je me mets à jouer le Jésus, que ma joie demeure. C'est alors que le curé a allumé la radio dans la sacrisitie et que l'air de Bach a retenti dans la petite église ! (J'en ai encore les larmes aux yeux)

J'ai fini par pouvoir acheter un petit synthétiseur Yamaha. L'apprentissage des deux mains, la ligne mélodique avec la droite et les accords plaqués maladroitement de la gauche. Je massacrais Mozart et les Beatles mais avec le casque, je n'embêtais plus les voisins ! Un jour, en famille, ils m'ont demandé de chanter par dessus le marché, ça va pas, non ? Et voilà mon cerveau complétement écartelé entre la vision qui doit lire la partition et les paroles, ma voix et mes deux mains. C'était comme de passer de deux boules pour jongler à cinq ou six !! Tout s'est écroulé assez rapidement mais quelle sensation !!! J'étais parti hors du monde à l'intérieur de mon propre cerveau.

Un peu comme le jour où j'ai accompagné au synthé ma grande nièce qui devait apprendre une chanson pour l'école. C'était très fusionnel, sûrement ce que doivent ressentir les musiciens d'un groupe de rock ou ceux d'un orchestre symphonique.
Puis mon petit neveu a malencontrueusement cassé une touche du Yamaha et j'ai finalement tout abandonné. Dommage !

Autre sensation plus commerciale : celles des bornes audio dans les magasins. Bêtement, j'avais mis le casque au Leclerc pour écouter ce que chantait Sarah Brightman (Timeless), je ne m'en suis jamais remis. Avaient-ils mis un message subliminale dans la bande-son "tu achéteras ce CD, tu achéteras ce CD". En tout cas, j'ai très honte mais j'ai pratiquement tous ses CD !! Cela m'avait fait la même chose au Virgin des Champs avec l'Adagio de Barber sur l'Agnus Dei.

Enfin à la bibliothèque, (époque où j'étais lecteur), je me suis mis au jazz. Pat Méthény (Beyond the Missouri Sky), l'absolument divin The Melody At night With You de Keith Jarrett ou Kenny Garrett (Simply Said).
Aujourd'hui, c'est plutôt jazz au féminin, Diana Krall, Norah Jones, Stacey Kent, Renée Oldstead, Madeleine Peyroux (tiens, j'ai pris mon samedi 16 juillet pour aller la voir au parc Floral ; l'an dernier, j'avais raté Stacey Kent) tout en retrouvant mes "origines" : New Order (mon groupe fétiche), The Cure, U2, Echo and the Bunnymen (trop bien) et puis quelques trucs plus récents comme Moby, Natalie Imbruglia, Texas etc.

Pour finir sur une note actuelle, je ne peux m'empêcher de rappeler les petits instants musicaux que je vole ici et là dans le métro, les rues, les parcs avec mon APN. Mais je me souviens encore de ce gars qui s'était installé Place du Marché à Versailles avec sa harpe branchée à un ampli. Ah ! Que n'avais-je un tel appareil à l'époque ! Le son de la harpe avait ENVAHI littéralement le quartier piétonnier et j'étais resté scotché comme on dit en 2005. J'étais devenu Son Pur, mon corps n'avait plus que deux oreilles.


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