Les hommes ne me voient pas, ils voient ce qu'ils croient que je suis ; ils se projettent à travers moi dans une image déformée d'eux-mêmes, de leurs désirs, de leurs inhibitions. Et je supporte de moins en moins, dans ces face-à-face, dans les rencontres fortuites auxquelles m'oblige mon métier, de me retrouver le récipiendaire d'un fantasme qui n'est pas moi, que je fuis, et qui provoque chez moi le plus profond mépris.
Variations sauvages (Hélène Grimaud)

Le fantôme schizophrénique de Philip K. Dick est venu me visiter dans la nuit et m'a proposé d'utiliser une machine du genre de Brainstorm (ou était-ce une substance hallucinogène ??). Je pouvais réaliser mes fantasmes et en garder de vrais souvenirs (Serge Tisseron, le gourou de la réflexion gouvernementale sur l'image le martèle assez : devant un fim de fiction, nos émotions sont réelles !)
J'ai hésité devant ce pacte qui en rappelait un autre plus dangereux. Et puis, les images sont apparues :

Je rencontrais une jolie brunette à la piscine :
Puis l'invitais, semble-t-il, au restaurant (l'image n'était pas nette, était-ce un rêve ??) :
La vision que je lui offrais des fleurs au Forum des Halles : Puis un voyage en avion, l'extase :
C'est alors (l'effet de l'altitude ??) que tout a semblé se dérégler. Elle se filmait dans le miroir ou n'était que la vision de mon Anima jungienne ?
Tout devenait violet !! Au secours, je veux sortir de là !