C'est le titre du documentaire sur Christer Stromholm réalisé par son fils.

Une expo-photos superbe en noir et blanc qui débutait par Hiroshima, l'icône du photogaphe suédois.

D'entrée de jeu, j'ai noté sur mon carnet que ça valait toutes les leçons de photos et je n'ai pas été surpris d'apprendre qu'il avait été directeur de l'école de photographie à l'université de Stockholm.
Proche de l'univers de Brassaï (graffiti, monde de la nuit...), il n'en reste pas moins original et ses sujets sont très forts, limite même parfois.
La première partie de l'expo est celle qui avait été exposée à Stockholm en 1965 et avait beaucoup dérangé à l'époque. Pas de titre aux photos car disait-il :
Il incombe au spectateur de décider de ce qu'il voit.

Mais j'ai flashé sur deux photos de la seconde partie.

Jura, d'abord et ces rais de lumière fabuleux derrière les deux enfants.

Et ce nu presqu'aussi beau que le Nu Provençal de Ronis :

Hôtel Idéal. Place Blanche.
A ne pas rater.

Comme il y a le Petit Nicolas de Sempé ou le Petit Nicolin, aujourd'hui, je vais vous raconter le Petit Dan.

C'est la faute d'un billet du Garde qui a ravivé ma mémoire. Me souvenant d'un pastiche de la Cigale et la Fourmi que j'avais commis dans ma jeunesse, j'en suis parti à la recherche. Finissant par le retrouver à la fin d'un vieux cahier rouge où j'inscrivais "cahier d'aventure" comme on marquait cahier d'histoire ou de géographie. C'est là que j'écrivais des histoires du haut de mes quatorze ans. Derrière ces cahiers, on trouvait encore les tables de multiplication que les calculettes ont fait disparaître !

Cristobal et son copain

Cristobal, ayant joué
Au trimestre premier
Se trouva fort déçu
Quand il eut
Un zéro
En moyenne de compo.
Pas un seul petit morceau
De caresse ou de gentil mot.
Il alla regarder sa leçon
Chez son grand compagnon,
Lui priant de lui prêter,
Pour apprendre, son cahier
Jusqu'à la saison d'Avril.
Je te le rendrai, lui dit-il
Avant Mai, foi d'Cristobal
Intérêt et principal.
Mais son copain n'est pas prêteur
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous avant ces compos
Dit-il à cet emprunteur.
Nuit et jour, à tout venant
Je jouais, ne vous déplaise.
Vous jouiez, j'en suis fort aise
Hé ! Bien amusez-vous maintenant.

Cette récitation a une histoire. Je faisais circuler des billets pendant les cours de français. Un de mes camarades de classe se bidonnait tellement en lisant ça que Mr Alexandre, notre prof de français en seconde était venu confisquer le papier perturbateur. Qui avait écrit ça ? Honteux, le petit Dan avait avoué sa faute. Mais en fait, à l'heure de la récré, Mr Alexandre était allé en salle des profs montrer le pastiche à ses collègues pour leur démontrer que je n'étais peut-être pas si nul que ça en français...